Dernière mise à jour de la page le 14/11/2024
Le compostage est une technique classique de traitement et de stabilisation des boues de station d’épuration. C’est un procédé naturel de transformation de la matière organique.
Il est mis en œuvre, dans le Haut-Rhin, depuis les années 2000. Une grande partie des gisements de boues haut-rhinois sont ainsi compostés sur des plateformes dédiées.
Le compost peut être utilisé comme amendant pour les sols et fertilisant pour les cultures. Sans odeur, il bénéficie d’une meilleure acceptabilité par le public.
Le compostage est un processus de dégradation des matières organiques fermentescibles. Il se déroule naturellement dans le sol sur plusieurs années. Le but du procédé industriel est d’accélérer ce phénomène biologique. Il peut varier légèrement d’un site de compostage à l’autre.
Dans tous les cas, les boues, sources d’azote, sont mélangées avec des co-composants, sources de carbone. Ce peut être des déchets verts, des écorces, de la sciure, etc. Chaque lot de boues est analysé avant mélange pour vérifier sa conformité règlementaire à un usage agricole. Un lot non conforme ne pourra pas être composté.
Le mélange est ensuite aéré. Ceci favorise le développement des champignons et bactéries qui transforment la matière organique. L’aération est déjà assurée en partie par des co-composants dit structurant. Elle est complétée par l’injection d’air au travers du mélange et/ou de retournements.
La montée en température au sein du mélange témoigne de l’activité biologique intense qui s’y déroule. Elle doit atteindre au moins 55°C pendant 3 jours. La phase de fermentation doit durer 2 à 3 semaines minimum, selon le mode d’aération. Elle favorise l’hygiénisation du compost et assure la perte d’eau par évaporation.
Le compost est ensuite stabilisé durant la phase de maturation.
Il est enfin criblé, pour éliminer les particules les plus grossières. Le compost est alors analysé à son tour. On vérifie son innocuité, au travers de sa conformité règlementaire, mais aussi sa valeur agronomique.
Le compost de boues présente les bénéfices cumulés de ses différents composants :
– les boues apportent azote, phosphore et calcium ;
– les co-composants apportent matière organique et potassium.
Le compost de boues est plus sec que les boues brutes dont il est issu. Il est aussi plus riche en matière organique et en potasse.
L’azote et le phosphore présents y sont moins disponibles immédiatement pour les cultures. Ils se minéralisent progressivement et seront libérés sur le long terme. On limite ainsi les risques de fuites vers les eaux souterraines ou superficielles.
Apporté régulièrement, le compost permet d’enrichir progressivement le sol en humus. Il joue ainsi le rôle d’amendement. Il joue également celui de fertilisant en apportant azote, phosphore et potassium. Il peut se substituer en partie aux engrais du commerce.
Composter les boues de station d’épuration est une technique répandue dans le Haut-Rhin. 90 % des boues de collectivités y sont ainsi traitées avant épandage. Les motivations sont règlementaires, pratiques ou encore sociales.
Composter des boues est un procédé onéreux. Cette technique nécessite des unités de traitement spécialisées : les plateformes de compostage. Elles sont au nombre de 4 dans le département. Leur fonctionnement permet de garantir la traçabilité des boues du site de production jusqu’à la parcelle agricole.
Les sites de compostage peuvent être source de nuisances olfactives. En particulier du fait de la manipulation de boues brutes. Ceci est d’autant plus problématique avec une densité de population importante, comme dans le Haut-Rhin. Des systèmes de traitement des odeurs sont alors mis en place pour limiter ces désagréments pour le voisinage. Ce qui accentue encore les coûts.
Recycler du compost coûte ainsi 2 à 3 fois plus cher qu’épandre des boues brutes. Mais cela reste moins onéreux que l’élimination en décharge ou en incinération.